L’immigration : une solution partielle mais non essentielle…
…Puisqu’il existe plusieurs alternatives économiques pour stimuler la croissance sans recourir à l’immigration.
Si la Belgique ne recourait pas à l’immigration pour soutenir sa croissance économique, elle pourrait compenser autrement le déclin démographique et le vieillissement de la population. Plusieurs solutions s’imposeraient, même si chacune comporte des limites et nécessiterait des réformes structurelles majeures :
- Augmenter le taux d’emploi des catégories sous-représentées : La Belgique affiche un taux d’emploi inférieur à la moyenne européenne, notamment chez les jeunes, les personnes peu qualifiées, les personnes en situation de handicap, les seniors et certains groupes issus de l’immigration. Il serait crucial d’améliorer l’accès à l’emploi pour ces groupes par des politiques actives de formation, d’accompagnement et de lutte contre la discrimination.
- Investir massivement dans l’enseignement et la formation continue : Pour compenser la raréfaction de la main-d’œuvre, il faudrait renforcer les compétences de la population active, notamment via la formation tout au long de la vie, l’adaptation aux nouvelles technologies, le renforcement des dispositifs d’accompagnement vers l’emploi. Bref, il nous faut adapter notre système éducatif aux besoins de l’économie.
- Accroître la productivité globale : Investir dans la recherche, le développement, l’innovation, la numérisation et l’automatisation permettrait d’augmenter la production sans hausse parallèle de la main-d’œuvre. Cela suppose des investissements publics et privés soutenus dans les infrastructures, les technologies et l’organisation du travail.
- Stimuler la demande par la dépense publique, notamment via des investissements dans les infrastructures, la transition écologique, la santé ou l’éducation, ce qui crée de l’activité et des emplois.
- Favoriser la participation des seniors : Retarder l’âge de la retraite et encourager le maintien en activité des travailleurs âgés pourraient contribuer à compenser la baisse de la population active.
- Stimuler la natalité: Des politiques familiales ambitieuses pourraient tenter d’inverser la tendance démographique, mais leurs effets ne seraient visibles qu’à très long terme et restent incertains.
- Transition vers une économie post-croissance : Certains économistes proposent de repenser la croissance elle-même, en privilégiant la sobriété, la réduction des inégalités, la relocalisation de certaines activités et la soutenabilité écologique. Cela implique de repenser les indicateurs de performance économique et de viser le bien-être plutôt que la seule augmentation du PIB.
Sans immigration, la Belgique pourrait donc miser sur une combinaison de hausse du taux d’emploi, amélioration de la formation, accroissement de la productivité et réformes structurelles pour maintenir sa croissance économique et la viabilité de son modèle social.
Toutefois, selon les projections officielles, ces mesures seules pourraient difficilement compenser à court et moyen terme l’impact du vieillissement démographique et la diminution de la population active.
« Modernité, Mouvement, Momentum »

