La suppression de la tranche à 50 % sur les revenus du travail aura des implications majeures pour les travailleurs belges :

• Hausse immédiate du revenu net : Pour tous les salariés dont les revenus dépassaient le seuil de 3 500 € brut mensuel (où s’applique actuellement le taux marginal de 50 %), la suppression de cette tranche se traduit par une augmentation du salaire net. Cela redonne du pouvoir d’achat et aligne la Belgique avec la moyenne des pays voisins, où les taux maximaux s’appliquent à des revenus bien plus élevés.
• Gains plus importants pour les hauts revenus : Selon les simulations, si tous les travailleurs bénéficient d’une hausse de leur salaire après impôts, le gain est nettement plus substantiel en chiffres absolus pour les salaires les plus élevés. Les 10 % de salariés les mieux rémunérés pourraient voir leur salaire net augmenter de plus de 200 € par mois, et la hausse continue au sommet de l’échelle salarial. Pour les travailleurs à temps plein au salaire médian, le gain serait de l’ordre de 55 € par mois, et moins encore pour les temps partiels ou salaires bas.
• Rendement de l’emploi et motivation : notre réforme vise à mieux récompenser la progression salariale, chaque euro supplémentaire de salaire étant moins lourdement taxé, ce qui peut renforcer l’incitation à travailler et à progresser professionnellement dans les tranches supérieures. Toutefois, comme la réduction profite surtout aux hauts revenus, l’effet incitatif réel pour le retour à l’emploi ou l’augmentation de l’offre de travail est limité pour les bas salaires.
• Risque d’effets pervers pour certains travailleurs : Une baisse d’impôt peut permettre à certains hauts revenus de maintenir leur niveau de vie tout en travaillant moins (effet de revenu), voire d’anticiper leur départ à la retraite, ce qui pourrait modérer l’impact escompté sur l’offre totale de travail.
• Conséquences pour la sécurité sociale et avantages liés : Si le salaire brut de retour à l’emploi est susceptible de baisser à cause de la réforme, cela peut impacter le calcul du 13e mois, de la pension ou des allocations chômage futures, dont le montant dépend du brut et non du net.
• Coût budgétaire important : Cette mesure représente un manque à gagner significatif pour l’État (estimé à plusieurs milliards d’euros), à compenser par d’autres recettes ou une réduction des dépenses publiques (par exemple, en sabrant le budget de la Coopération au Développement).

En résumé : la suppression de la tranche à 50 % fait surtout augmenter le salaire net des hauts revenus, un peu celui de la classe moyenne, et très peu celui des bas salaires. Elle vise à rendre le travail plus attractif au sommet de la grille salariale, tout en posant la question du financement public et de l’équité pour l’ensemble des travailleurs.