
Un fédéralisme plus original en Belgique implique plusieurs conséquences importantes pour la gouvernance du pays :
- Complexification institutionnelle et politique : Un modèle fédéral inédit, par exemple asymétrique ou coopératif, demandera un ajustement profond des institutions. Les entités fédérées pourront voir leurs compétences renforcées ou différenciées, entraînant une multiplication des formes de gouvernance adaptées à chaque région, communauté, voire à Bruxelles. Cela risquera d’accroître la complexité des négociations politiques et institutionnelles, mais pourra aussi mieux représenter la diversité linguistique et culturelle belge.
- Répartition du pouvoir et compétences : Le cœur du changement portera sur une nouvelle répartition des compétences entre l’État fédéral et les entités fédérées. Certaines compétences pourront être partagées différemment, avec une gestion plus autonome pour les régions tout en maintenant des mécanismes de coopération et de solidarité. Par exemple, la gestion économique de Bruxelles ou des compétences résiduelles fédérales seront repensées, nécessitant des mécanismes institutionnels pour gérer les intérêts divergents.
- Renforcement ou adaptation de la démocratie représentative : Un fédéralisme original pourra remettre en question les modes de représentation démocratique actuels, notamment dans les entités avec des élus indirects ou des territoires à statuts particuliers comme Bruxelles. Il faudra envisager de nouveaux mécanismes pour assurer la légitimité démocratique, la participation de toutes les communautés et la prise en compte des spécificités locales dans la gouvernance fédérale.
- Risque d’instabilité politique accrue : Comme le démontre l’expérience belge depuis 1970, les fréquentes réformes fédérales ont engendré une certaine instabilité. Un changement vers un fédéralisme plus original pourrait accentuer cette dynamique, rallonger les négociations, et ralentir la prise de décision gouvernementale, avec un impact possible sur la gestion efficace du pays.
- Nouvelle dynamique de solidarité et coopération : Malgré la redistribution des pouvoirs, un fédéralisme plus innovant cherchera généralement à préserver ou même renforcer la solidarité entre les régions. Des mécanismes financiers et politiques seront nécessaires pour équilibrer la richesse et les besoins des différentes entités, tout en gardant la cohésion nationale.
En résumé, un fédéralisme belge plus original modifiera profondément la gouvernance en rendant le système plus adapté à la diversité du pays, mais cela nécessitera de repenser les institutions, renforcer la coopération, et pourrait engendrer à court terme plus d’instabilité institutionnelle, tout en ouvrant la voie à une gouvernance plus flexible et potentiellement plus représentative.

