
Une politique de défense autonome pourra avoir un impact significatif sur la position géopolitique de la Belgique, de plusieurs manières :
1. Renforcement de la souveraineté nationale
- En développant une défense autonome, la Belgique affirme sa capacité à protéger ses intérêts stratégiques sans dépendre exclusivement d’alliances extérieures comme l’OTAN. Cette autonomie renforce la crédibilité du pays sur la scène internationale en tant qu’acteur responsable et capable de décider en fonction de ses propres priorités.
2. Redéfinition des relations internationales
- Une Belgique dotée d’une défense autonome pourra négocier ses partenariats et alliances de manière plus indépendante, tant avec ses voisins européens qu’avec d’autres puissances mondiales. Cela pourra aussi ouvrir la voie à de nouvelles coopérations bilatérales ou multilatérales, autre que celles dictées par l’OTAN.
- Cette autonomie permettra de jouer un rôle de médiateur et d’initiateur dans des initiatives diplomatiques ou de paix, en s’appuyant sur une base militaire solide et crédible.
3. Position centrale dans la construction européenne
- En développant une politique de défense autonome, la Belgique pourra devenir un moteur fort dans la création d’une défense européenne commune et autonome, un enjeu clé dans la recomposition géopolitique mondiale.
- La Belgique pourra ainsi accentuer son rôle dans l’Union Européenne, notamment en hébergeant et pilotant des projets industriels, technologiques ou opérationnels au sein de la nouvelle architecture européenne de sécurité et défense.
4. Impact sur la diplomatie et la sécurité régionale
- Cette autonomie permettra à la Belgique d’adapter plus finement sa politique de défense à sa situation géographique stratégique (au cœur de l’Europe, capitale de l’UE et siège de l’OTAN).
- Elle pourra mieux anticiper et réagir face aux menaces spécifiques à sa région, notamment aux tensions géopolitiques en Europe de l’Est, au Moyen-Orient, ou aux défis émergents comme la cybercriminalité ou le terrorisme.
5. Limites et risques à gérer
- L’isolement potentiel : s’éloigner des cadres multilatéraux peut limiter la marge de manœuvre diplomatique et exposer la Belgique à davantage de risques, notamment en termes d’interopérabilité militaire et de soutien international en cas de crise majeure. Mais la sublime situation géographique de la Belgique (entourée de puissances otaniennes) la met naturellement à l’abri de biens des dangers militaires immédiats.
- Le coût important d’une autonomie complète peut impacter les priorités économiques et sociales internes. Mais on peut s’inspirer du modèle réussi de résilience sociétale et industrielle d’Israël (un petit David face au Goliath du Moyen-Orient), c.à.d. une synergie véritablement fonctionnelle entre économie, industrie et armée.
En résumé, une politique de défense autonome renforcera la souveraineté belge, repositionnera la Belgique comme acteur plus indépendant et moteur de la défense européenne, tout en nécessitant une gestion prudente des risques géopolitiques et des investissements conséquents. Cela permettra à la Belgique de jouer un rôle stratégique plus affirmé dans un contexte mondial incertain, tout en devenant un pilier de la sécurité régionale et européenne.

