La droite qui innove, la Belgique qui avance

Alliances alternatives


Si la Belgique décidait de se retirer de l’OTAN, la modernisation de sa politique de défense devra reposer sur des piliers radicalement nouveaux afin de compenser la perte du système de garanties collectives et du partage capacitaire qu’offre l’Alliance. Voici les axes essentiels à envisager :

1. Repenser l’autonomie stratégique

  • Augmenter fortement le budget défense : Sans le “bouclier OTAN”, la Belgique devrait investir bien au-delà de 2% du PIB pour garantir seule sa sécurité, potentiellement jusqu’à 4% ou 5%, à l’image de pays non alignés dotés d’une force de dissuasion et d’équipements lourds.
  • Renforcer la résilience militaire nationale : Développer des capacités complètes de défense aérienne, cyber, marine et terrestre adaptées à son territoire et à son environnement géopolitique.

2. Construire ou rejoindre une alliance alternative européenne

  • Intégrer voire piloter un pilier de défense européen : Se rapprocher d’une coopération structurée permanente avec d’autres pays de l’UE (coopérations PESCO, projets franco-allemands, etc.) pour mutualiser la capacité industrielle, l’entraînement et l’exercice opérationnel.
  • Développer une force de réaction rapide belge ou beneluxienne, dotée de l’ensemble du spectre des moyens modernes (drones, cyber, artillerie, défense anti-aérienne et anti-missiles).

3. Moderniser l’appareil industriel et technologique

  • Investir dans l’innovation de défense : Accélérer la relance du tissu industriel militaire (munitions, véhicules, cybersécurité, spatial) et multiplier les partenariats R&D avec les universités et l’industrie des trois régions.
  • Favoriser la production nationale : Doper la résilience logistique, investir dans les infrastructures stratégiques et viser l’autosuffisance en équipements critiques.

4. Réformer le capital humain et la société de défense

  • Augmenter les effectifs et les compétences militaires : Adapter le modèle de recrutement, allonger la durée de formation, renforcer la réserve et les liens armée-société.
  • Cultiver une culture de défense : Intensifier l’éducation à la citoyenneté et à la résilience, impliquer les entreprises et les collectivités locales dans la planification de la défense nationale.

5. Rivaliser avec les contraintes géopolitiques

  • Négocier de nouveaux accords de sécurité bilatéraux, par exemple avec la France, l’Allemagne ou des alliés stratégiques pour les échanges de renseignements, la formation, voire le soutien militaire en cas de crise.

6. Assurer la protection et la légitimité démocratique

  • Garantir une gouvernance claire et transparente du secteur défense pour renforcer l’adhésion populaire à la nouvelle posture stratégique et pour éviter le risque d’isolement diplomatique.

Conclusion
Sans le parapluie de l’OTAN, la Belgique devra basculer vers une autonomie de défense coûteuse et ambitieuse, tout en développant des alliances alternatives européennes ou bilatérales, en renouvelant sa base industrielle, et en modernisant radicalement ses forces et sa culture de défense. Ce choix impliquera une refonte totale des priorités budgétaires, industrielles, sociales et géopolitiques du pays.

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