La droite qui innove, la Belgique qui avance

Animalisme


Nous sommes de fervents défenseurs de la cause animale

Nous déplorons que nos parlementaires restent frileux (peu ou pas de proposition de loi débattues), sensibles à l’influence des lobbys, tout particulièrement celui de l’industrie agroalimentaire, des agriculteurs et des chasseurs. Même si ces derniers perdent du terrain, leur emprise reste forte.

Il y a bien l’expérimentation d’un repas végétarien ou végétalien par semaine dans les cantines scolaires et l’annonce de la fin du broyage des poussins et de la castration à vif des porcelets. Mais, à ces exceptions, aucun gouvernement (ni fédéral, ni régional, ni communautaire) n’a été à l’initiative d’aucune véritable avancée sur le terrain de la cause animale. Dans notre pays, le modèle agro-industriel n’est pas remis en question.

Notre Royaume est à ce titre en retard sur d’autres pays européens. La question du bien-être animal est, par exemple, intégrée dans les Constitutions allemande et autrichienne, et le Parti des animaux néerlandais est représenté au Parlement européen.

La Belgique, elle, freine, et n’applique pas systématiquement les directives européennes de protection animale, par exemple pour la chasse à la glu ou lors de la mise à mort des animaux dans les abattoirs.

La condition des animaux, dont l’intelligence a été démontrée par l’éthologie et la sensibilité reconnue par la loi, doit être améliorée et mieux respectée. L’évolution de l’opinion en ce sens montre qu’il s’agit bien d’un sujet légitime de débat politique et d’action publique.

En matière d’élevage, nous sommes favorables à l’obligation d’offrir un accès extérieur aux animaux ; nous adhérons au principe d’étourdir les bêtes destinées à l’abattage ; nous partageons l’idée d’aider les cirques à organiser des spectacles sans animaux sauvages.

Nous soutenons l’interdiction de l’expérimentation animale dans un délai de neuf ans, de même nous plébiscitons l’interdiction de la chasse à courre. Nous ne craignons pas la contre-mobilisation que pourraient exercer les fédérations de professionnels, de la filière viande ou de la chasse face à nos actions politiques et à celles des organisations animalistes.

Nous sommes favorables à l’interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses : nous voulons commencer par voter un amendement qui interdise les nouvelles installations de ce type d’exploitations et ensuite un amendement qui impose la désinstallation de ce type d’exploitations existantes d’ici à 2029.

Nous nous associons à l’idée d’interdire l’élevage des animaux pour leur fourrure, nous sommes favorables à l’arrêt de la vente des animaux de compagnie. Cela ne signifie nullement d’empêcher quiconque de détenir ou de recevoir ou de donner des animaux de compagnie, mais cela doit se faire de manière gracieuse, sans aucun but lucratif. Lorsque vous tenez un refuge pour chiens ou chats abandonnés, vous gérez quotidiennement les conséquences des animaleries qui commercialisent des animaux domestiques trop aisément.

Nous voulons être un « phare » en Europe sur la question du bien-être animal. Parce que nous constatons que le relais des citoyens ne suffit pas toujours, face aux lobbys. La question des droits des animaux se joue souvent à l’échelle européenne. Par exemple, les tests sur les animaux (notamment l’expérimentation animale pour les cosmétiques) ont finalement été bannis dans l’Union européenne (UE) en 2013, mais sans l’échelon européen, il est évident que les États membres n’imposeraient pas des législations aussi protectrices.

Nous voulons pousser les parlementaires belges à ouvrir davantage d’enquêtes au sujet des violations de la règlementation européenne des États membres, notamment en matière de transport des animaux vivants entre les pays de l’UE. Les scandales sanitaires et les images tournées dans certains abattoirs, diffusées via les réseaux sociaux, participent à cette politisation de la question animale. Cette nouvelle légitimation repose notamment sur la préoccupation grandissante des citoyens au sujet de l’alimentation.

Nous, militants du MDM, participons à la diffusion des idées antispécistes, forgées dans les milieux universitaires anglo-saxons (**) et faisons aisément le rapprochement des questions de défense animale et de protection de l’environnement. L’ours polaire symbolise, en une seule image, une inquiétude qui touche aussi bien les animaux que les humains. Sur le terrain de la protection animale comme sur celui de la lutte contre le réchauffement climatique, les militants du MDM apportent un nouveau souffle aux combats portés par les associations. Les gouvernements peuvent difficilement ignorer ce qui apparaît de plus en plus comme une préoccupation de leurs citoyens. La cause animale n’est pas, par nature, politique ; elle le devient. La bataille de l’opinion ne fait que commencer.

(*) L’animalisme est un courant de pensée et d’action qui soutient que les animaux ne sont pas des êtres inférieurs à l’homme et qu’ils ont droit à une considération morale, voire à des droits. Il s’oppose à l’exploitation et à la souffrance des animaux, que ce soit dans l’agriculture, la recherche, le divertissement, ou d’autres domaines. L’animalisme se manifeste par des actions militantes, des réflexions éthiques et des prises de position politiques.

(**) Les philosophes antispécistes jugent que le critère d’espèce n’est pas pertinent pour statuer sur la manière de traiter un être vivant.

« À droite, mais jamais en panne d’idées. »

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