Le Mouvement Droite Moderniste (MDM) réaffirme son attachement profond à l’Union européenne, à la coopération entre États membres et à la recherche de solutions communes face aux défis contemporains. Toutefois, cet engagement européen ne saurait signifier l’acceptation automatique de dispositifs inefficaces ou déséquilibrés.
C’est pourquoi le MDM exprime une réserve ferme et argumentée quant au Pacte européen sur la migration et l’asile, dans sa forme actuelle.
1. Pour une Europe efficace, pas une Europe bureaucratique
Le Pacte, tel que proposé, ne répond pas pleinement à l’exigence fondamentale d’efficacité que doit viser toute politique migratoire moderne.
Il maintient une architecture complexe, peu lisible, et qui ne renforce ni les capacités de contrôle des frontières, ni les mécanismes de retour des personnes n’ayant pas droit au séjour.
Le MDM considère qu’une politique migratoire européenne doit être fondée sur trois principes simples :
- Responsabilité : chaque État doit garder la maîtrise démocratique de ses politiques migratoires.
- Prévisibilité : les règles doivent être claires, appliquées et crédibles.
- Efficacité : une politique qui ne peut ni contrôler, ni accueillir dignement, ni intégrer, n’est pas viable.
Le Pacte, dans son état actuel, ne répond pas suffisamment à ces critères.
2. Le MDM refuse les mécanismes de contrainte imposés aux États membres
Le système de « solidarité obligatoire » — qu’il prenne la forme de relocalisations, de contributions financières ou opérationnelles — constitue une ingérence excessive dans la souveraineté des États, sans apporter de garanties d’efficacité.
Le MDM défend un souverainisme éclairé :
→ coopérer intensément, oui ; abandonner notre capacité de décision, non.
Une solidarité européenne doit rester souple, négociée et fonctionnelle, non imposée.
3. Une politique migratoire moderne doit être réaliste et humaine
Le MDM rejette toute approche idéologique du phénomène migratoire.
Notre mouvement défend un désimmigrationnisme rationnel :
- maîtrise effective des flux,
- lutte contre les filières criminelles,
- accueil digne et ciblé,
- intégration exigeante,
- protection du droit d’asile pour ceux qui en relèvent réellement.
Le Pacte ne renforce ni les outils de tri rapide, ni les capacités extérieures de traitement, ni les accords de réadmission indispensables.
Il risque de maintenir l’Europe dans une logique réactive, et non stratégique.
4. Une alternative moderniste : ce que le MDM propose
Le MDM soutient la construction d’un modèle européen rénové, articulé autour de :
Frontex renforcé et mandat étendu
Contrôle des frontières extérieures réellement opérationnel, avec ressources et prérogatives accrues (notamment celle du refoulement).
Centres européens externalisés sous supervision démocratique
Traitement des demandes d’asile en amont, dans des centres sécurisés gérés par l’UE et partenaires fiables.
Accords de réadmission obligatoires dans les relations commerciales de l’UE
Chaque accord doit inclure une clause de coopération migratoire effective.
Processus d’asile modernisé
Procédures accélérées, biométrie, systèmes d’information intégrés, partage des données entre États en temps réel.
Immigration économique qualifiée sur quotas modulables
Pilotage par offre, besoins économiques et capacité d’intégration.
Conclusion du MDM
Le Mouvement Droite Moderniste ne soutiendra pas le Pacte européen sur la migration et l’asile dans sa version actuelle, car celui-ci ne garantit ni l’efficacité, ni la maîtrise démocratique, ni la cohérence stratégique que les citoyens belges sont en droit d’attendre d’une politique migratoire moderne.
Nous appelons la Commission européenne et les États membres à élaborer un Pacte revisité, fondé sur :
- la clarté,
- l’efficacité,
- la souveraineté partagée,
- la protection réelle des frontières et des valeurs européennes.
Ce n’est pas un refus de l’Europe,
mais au contraire un appel à une Europe plus forte, plus intelligente et plus maîtrisée.
