
L’ampleur de l’économie souterraine (incluant la fraude sociale et fiscale) en Belgique reste difficile à mesurer précisément, mais les estimations officielles la situent autour de 3,8% du PIB, soit près de 20 milliards d’euros par an, avec une fraude détectée représentant environ 290 millions d’euros récupérés chaque année.
Les montants recouvrés restent donc faibles (environ 0,3 % du budget de la sécurité sociale), parce que la chasse aux fraudeurs est assez mal calibrée et donc très peu efficace.
Si on parvenait à améliorer l’efficacité de la chasse aux fraudeurs de ne fut-ce que 15 %, il ne serait plus nécessaire de raboter les allocations sociales de l’ensemble des bénéficiaires.
En 2025, un tiers des entreprises contrôlées présente une infraction de fraude sociale, avec des taux atteignant 60% dans certains secteurs comme la restauration et le nettoyage.
La fraude sociale recouvre :
- Le travail non déclaré (travail au noir, fraude salariale)
- Les infractions aux cotisations sociales patronales et salariales
- Les allocations perçues indûment (chômage, pensions, revenus d’intégration, etc.)
Les secteurs les plus touchés :
- Restauration
- Nettoyage
- Stations de lavage
Dans les contrôles ciblés en 2025 :
- 7.500 inspections ont été menées au premier semestre, dont 35% ont révélé une infraction.
- Près de 60% des inspections dans certains secteurs (ex : car-wash) mettent au jour des pratiques frauduleuses.
Perception et comportements
- 38% des Belges reconnaissent avoir acheté des biens ou services « au noir ».
- 24% avouent ne pas toujours remplir correctement leur déclaration fiscale.
Limitations et enjeux
- Les chiffres officiels ne captent qu’une fraction de la fraude réelle, celle qui est effectivement détectée et sanctionnée.
- La lutte contre la fraude sociale est un axe prioritaire pour le MDM, avec le recrutement de 600 inspecteurs supplémentaires (deux fois plus que ce que prévoit le gouvernement) d’ici 2029 pour renforcer les contrôles.
En résumé, la fraude sociale en Belgique présente une ampleur structurelle, estimée à plusieurs milliards d’euros, même si la part effectivement détectée reste marginale par rapport à l’impact total pour le système social et fiscal du pays.

