
« Mouvement Droite Moderniste » plaide pour un libéralisme moderniste, c’est-à-dire un libéralisme sain : le social-libéralisme ; un modèle sociopolitique qui combine la spontanéité de l’entrepreneuriat et la reconnaissance du progrès associé à l’économie de marché avec le maintien d’un État social solide.
Comme nous ne pensons pas que le « tout au marché » soit une solution sociétale aboutie, nous sommes convaincus de la nécessité de maintenir des biens et des services publics de qualité.
L’État doit aider l’économie privée autant que nécessaire, au travers de son système de santé, de son système d’éducation, mais aussi grâce au support budgétaire, à l’endettement public et à la fourniture de monnaie par la banque centrale.
Nous ne sommes en aucun cas anticapitalistes mais nous savons aussi que la main invisible du marché ne peut pas assurer l’optimum collectif et donc que l’État ne peut être relégué à un rôle subsidiaire de l’économie. Nous ne voulons pas freiner la mobilité des capitaux mais nous voulons éviter, par des politiques industrielles redéployées et des investissements publics démultiplicateurs d’emplois, une subordination trop grande du travail au capital.
Pour nous, il n’y a pas contradiction entre l’avènement d’un État stratège (visionnaire et protecteur sans être paternaliste) et un capitalisme équilibré. Nous croyons en l’instauration d’un État stratège, à la hauteur de l’ambition d’un État providence que nos aïeux ont construit après la Seconde Guerre mondiale, parce que nous ne croyons pas que le marché puisse apporter, dans sa réalité darwiniste, une solution collective à la prospérité, à l’environnement et à la redistribution sociale.
Nous ne sommes pas non plus contre la mondialisation et le libre-échange. La crise n’amènera pas la fin du capitalisme, ni la fin de la mondialisation. Le capitalisme est résilient. Son efficacité supérieure n’est plus à prouver en termes de prospérité collective. C’est d’ailleurs la révolution industrielle qui lui a donné naissance. (Toute révolution a besoin de capitaux et donc même la transition écologique). Mais nous disons qu’un capitalisme qui n’est pas balisé et tempéré par l’État devient incontrôlable et conduit à de graves inégalités sociales. Il faut donc une symbiose entre le marché et l’État.
Par ailleurs, et ce n’est ni paradoxal, ni contradictoire, nous appelons de nos vœux l’émergence d’un capitalisme européen qui puisse contrer l’hégémonie actuelle du capitalisme américain. Nous proposons la voie moderniste (un nouveau modèle de capitalisme : le capitalisme de coopération stratégique préférentielle entre nations européennes) pour rendre le capitalisme européen (à tout le moins le capitalisme belge) compatible avec les engagements sociaux promis par nos États providence.
Ce n’est donc pas le « tout au marché » qui dépossède l’État de son rôle de vigie et qui est incidemment à la base de la désintégration de l’Union européenne. Si nous voulons retrouver un volet de croissance, il faut redéployer l’État, afin qu’il retrouve un rôle stratégique d’investissement et de stimulation, sans être étouffant. (En Belgique, la particratie endémique le rend justement oppressant).
Entre libéralisme dévorant et égalitarisme mortifère, il y a l’ alternative moderniste (le social-libéralisme) dont le mantra est : « le marché autant que possible, la puissance publique autant que nécessaire ».
Nous déplorons le mille-feuille belge où l’État est empêtré dans diverses couches de compétences, et toujours sans gouvernement de plein exercice…
Nous exécrons un pouvoir exécutif trop faiblement contrebalancé par des pouvoirs législatifs et judiciaires forts. Le pouvoir judiciaire n’est pas fort faute de ressources suffisantes et le pouvoir législatif est faible (trop de membres, trop divisés…).
Nous pensons en outre qu’il faut davantage associer la société civile à de plus nombreuses décisions. On l’a bien vu lors de la « coronacrise » : sans l’apport de l’expertise médicale, le gouvernement n’aurait pas pu gérer la situation.
Nous pensons que nous devons migrer vers une démocratie représentative et participative, au travers d’assemblées citoyennes. Les citoyens doivent se réapproprier la démocratie jusqu’ici accaparée et dévoyée par les appareils des 10 partis forts de Belgique.
Pour nous la notion de démocratie participative est sans nul doute d’autant plus importante que le Royaume est déchiré entre un modèle fédéral et régional.

