
Des milliards engagés, mais pas de statistiques, donc pas de contrôle.
En Belgique, il est difficile d’obtenir un chiffre consolidé exact du nombre total de partenariats publics-privés (PPP) opérationnels à l’échelle du pays en 2025, car il n’existe pas de registre national centralisé. Le nombre de projets et les montants varient selon les secteurs (infrastructures publiques, prisons, transports, hôpitaux, énergie, logement social, etc.) et selon les régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles).
Mais nous avons toutefois, tenté de synthétiser les informations récentes les plus pertinentes :
Nombre de PPP opérationnels
Les initiatives de PPP sont nombreuses et englobent divers secteurs tels que les prisons (au moins 5 établissements en exploitation et 4 en préparation via un partenariat DBFM – Design, Build, Finance, Maintain), les infrastructures de mobilité, le logement, ou encore l’énergie. Chaque année, les entités publiques sont tenues de communiquer à Eurostat la liste de leurs projets PPP correspondant à la définition européenne, mais l’information agrégée n’est pas toujours publique ou actualisée en temps réel. Le secteur des prisons seul regroupe 9 grands projets en DBFM, et des dizaines d’autres existent dans le secteur du logement, des infrastructures routières, du tram, etc.
En Wallonie, des outils statistiques sont mis à jour, mais ne révèlent pas de total national publicisé pour 2025.
Montant global impliqué pour les finances publiques
En ce qui concerne l’impact financier global :
- Le secteur pénitentiaire : pour 9 prisons construites ou en cours de construction via PPP (DBFM), le coût total sur 25 ans est estimé à 3,8 milliards d’euros, soit environ 153,1 millions d’euros/an dès la mise en service de tous les établissements.
- Tram de Liège : ce seul projet PPP coûte plus d’1 milliard d’euros sur 30 ans.
- D’autres secteurs (routes, tunnels, hôpitaux, logements sociaux) mobilisent également plusieurs centaines de millions d’euros de participation publique, mais le montant total cumulé n’est pas publié précisément pour l’ensemble des PPP nationaux à ce jour.
- Selon la Cour des comptes, au 31 décembre 2022, le montant des engagements hors bilan de l’État belge résultant des PPP était déjà de 2,6 milliards d’euros rien que pour certains projets fédéraux (hors régions et autres secteurs).
Le nombre exact de PPP opérationnels en Belgique en 2025 n’est pas centralisé publiquement, mais il s’élève à plusieurs dizaines, voire une centaine, en tenant compte de toutes les infrastructures gérées en partenariat dans les différents secteurs.
Le montant global impliqué pour les finances publiques se chiffre à plusieurs milliards d’euros : par exemple, rien que la filière des nouvelles prisons représente déjà plus de 3,8 milliards d’euros d’engagement sur 25 ans, auxquels s’ajoutent les grands projets d’infrastructures et les PPP dans d’autres domaines.
La charge réelle sur les finances publiques découle de paiements étalés sur toute la durée des contrats (généralement 20 à 30 ans), ce qui permet à l’État de moduler l’impact annuel sur la dette et le déficit, mais crée des engagements juridiques et financiers incompressibles et de très long terme.
Une comparaison statistique internationale montre que presque tous les PPP (98 %) concernant de grosses infrastructures et s’étalant sur plusieurs décennies, voient leurs budgets exploser en raison des imprévus accumulés (difficiles à quantifier au moment de signer le contrat PPP), ce qui signifie que la charge réelle finale sur les finances publiques est presque toujours un multiple (entre 6 fois et 16 fois) de ce qui avait été prévu au contrat. Ainsi par exemple le seul projet PPP du Tram de Liège (11,7 km de voies et 20 rames) ne coûtera pas au final 1 milliard € mais très probablement 6 milliards € ou plus.
En résumé, les PPP représentent aujourd’hui plusieurs milliards d’euros d’engagement public en Belgique, avec des dizaines de projets opérationnels, mais aucune synthèse officielle actualisée ne dresse la liste exhaustive et le montant cumulé précis de tous les PPP actifs à l’échelle fédérale et régionale.
Pour nombre de mandataires politiques et de fonctionnaires d’une administration hautement politisée (ex. SRWT/OTW) c’est open bar et peut-être plein de cadeaux de la part des entreprises du BTP…

