La droite qui innove, la Belgique qui avance

Populiste? Et alors?


La protestation populiste exprime fondamentalement une demande de démocratie et non un rejet de la démocratie (comme le plaident à l’envi ses innombrables détracteurs).

Commençons par balayer le cliché en forme d’épouvantail du « retour des années 1930 ».

Ce cliché ne témoigne que de l’ignorance historique de ses utilisateurs quant à ce que pouvaient être les organisations totalitaires et leurs idéologies. N’en déplaise à certains, nos Musulmans d’aujourd’hui ne sont pas les Juifs de l’Allemagne hitlérienne !

Les populismes sont de leur temps, pour le meilleur et pour le pire. Ils sont les enfants de la société des individus, des médias et des réseaux sociaux. C’est ce qui fait de leur démarche protestataire plus un style politique qu’une identité constituée.

Autre confusion à dissiper : l’amalgame avec les autoritarismes et autres démocratures qui fleurissent en divers points du globe.

S’il est exact qu’il existe un certain appel à l’autorité dans les populismes, c’est une autorité d’un tout autre ordre que celle des néo-dictateurs.

C’est l’autorité des choix démocratiques, précisément, contournée, voire tendanciellement écartée de nos régimes, tantôt au nom de contraintes présentées comme incontournables, tantôt au nom de normes soustraites à la décision majoritaire. Une tendance qui devrait préoccuper davantage les véritables amis de la démocratie.

Toujours est-il que les populistes sont là pour nous rappeler que la démocratie, c’est aussi la souveraineté du peuple.

Le populisme ne nous ramène pas en arrière et ne nous emmène pas ailleurs, dans des directions qui seraient étrangères à la philosophie fondamentale de nos régimes. Il est au contraire un phénomène interne aux démocraties occidentales.

Il exprime une contradiction surgie dans leur évolution. Il est une réaction aux transformations qu’elles ont connues sous l’effet de la mondialisation, qu’il s’agisse du choc migratoire, de l’appauvrissement des classes moyennes ou de la marginalisation des campagnes, toutes transformations qui se traduisent dans une dépossession des peuples et des nations de la maîtrise de leur destin.

C’est dire l’enjeu du diagnostic. Il n’oblige nullement à épouser une cause souvent entachée de confusion et d’excès, mais il impose de la prendre au sérieux. De même que la démocratie du XXe siècle s’est affermie en sachant répondre à une question sociale qui la défiait au nom d’une révolution illusoire, la démocratie du XXIe siècle devra répondre à la question politique soulevée par les populismes. Ils la rappellent à ses principes constitutifs. Son plus grand péril serait d’ignorer cette interpellation.


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