
1. Redéfinition du religieux dans le contexte moderne
- Subjectivation et privatisation du religieux : Dans les sociétés modernes, le sentiment religieux tend à devenir une affaire privée. L’individu n’adhère plus obligatoirement à une tradition collective forte, mais compose sa propre spiritualité, ajustant ses croyances aux valeurs modernes telles que l’autonomie et la rationalité.
- Psychologisation de la foi : La religiosité se déplace vers l’expérience personnelle, relève plus de la quête de sens individuelle que de l’observance stricte de dogmes collectifs. Cela favorise l’adaptation du religieux aux exigences de la modernité.
2. Deux dynamiques d’influence
| Dynamique | Manifestation dans la modernité | |
| Soutien | Le sentiment religieux, s’il est flexible, favorise de nouvelles formes de croyance compatibles avec la modernité : dialogue interreligieux, spiritualité personnalisée, engagement éthique. | |
| Résistance | À l’inverse, une religiosité perçue comme identitaire et dogmatique peut freiner l’ouverture à la modernité, valorisant la continuité avec la tradition et limitant les remises en question. | |
3. Mutation du religieux face à la modernité
- Bricolage spirituel : Les individus modernes mêlent parfois différentes influences religieuses et philosophiques, créant une foi sur mesure. Cette recomposition est favorisée par la perte d’un cadre religieux totalisant et par la pluralisation des références spirituelles.
- Crise ou relance du religieux ? : Loin de disparaître, le religieux réapparaît sous des formes renouvelées, notamment via des mouvements spirituels, des engagements humanitaires à fondement religieux ou l’essor de la « religion invisible » dans la sphère privée.
4. La modernité comme possibilité ou remise en question du religieux
- Adhésion éclairée : Un sentiment religieux ouvert peut servir de moteur d’adaptation, poussant l’individu à revisiter sa foi à la lumière des valeurs modernes (liberté, égalité, pluralisme).
- Résistance identitaire : L’incertitude liée à la modernité provoque parfois un retour ou un renforcement du religieux comme réaction à la perte de repères, notamment dans des contextes de crise sociétale ou d’anxiété.
5. Conclusion
Le Mouvement Droite Moderniste pense que le sentiment religieux n’exclut pas forcément l’adhésion à la modernité : il la module, en proposant des réponses soit adaptatives, soit critiques. La manière dont une personne vit sa foi (ouverte ou fermée, privée ou publique, individuelle ou communautaire) influence profondément son rapport à la modernité et sa capacité à s’y engager ou à s’en méfier.

