Le populisme est populaire en Belgique parce qu’il exploite le sentiment d’opposition entre « le peuple » et « les élites », s’adapte aux spécificités belges, et bénéficie de dynamiques politiques et sociales propres au pays.

Plusieurs facteurs expliquent cette popularité :

• Crise de confiance envers les élites : Le populisme prospère en période de méfiance envers les élites politiques, économiques ou médiatiques, sentiment exacerbé par diverses crises (économiques, identitaires, etc.). Songez à la désaffection des Belges pour la politique : les abstentionnistes représentaient environ 18 % du corps électoral aux dernières élections de juin 2024.
• Adaptabilité aux identités locales : En Belgique, le populisme prend des formes variées, s’articulant tantôt autour de l’identité flamande (Vlaams Belang), tantôt sur un clivage gauche-droite (PTB). L’identité régionale ou linguistique, en particulier en Flandre, favorise l’émergence d’acteurs populistes qui mobilisent ces thèmes. Songez que dans un nombre croissant de communes les identités ethniques et religieuses deviennent de plus en plus prégnantes.
• Réactivité aux enjeux démocratiques : Les partis populistes se présentent fréquemment comme les « défenseurs de la vraie démocratie », dénonçant la démocratie représentative classique et prétendant redonner la parole aux « vrais gens ». Songez que les députés ne nous représentent pas vraiment puisqu’une fois élus ils font ce qu’ils veulent et ils indéboulonnables jusqu’à la fin de leur mandat.
• Affaiblissement des anciens clivages et des partis traditionnels : Le recul des partis traditionnels et l’érosion de certains piliers (syndicats, associations) créent un espace pour de nouveaux acteurs politiques capables de capter les frustrations populaires.
• Offre politique et système électoral : Le paysage politique belge, marqué par une fragmentation et une offre diversifiée, a laissé la place à une montée simultanée de partis populistes à gauche (PTB) et à droite (VB).

À noter que la popularité du populisme est souvent plus marquée en Flandre (VB, N-VA) qu’en Wallonie, où le tissu associatif et syndical continue à résister davantage à l’extrême droite et au populisme. La structure fédérale et les identités multiples en Belgique créent donc des terrains favorables mais différenciés pour l’essor de mouvements populistes.

En résumé, le populisme en Belgique est populaire parce qu’il parvient à répondre à des attentes non satisfaites par les partis traditionnels, utilise efficacement la critique des élites et s’appuie sur les spécificités sociales, historiques et institutionnelles du pays.