Pour qu’une « droite moderniste » se distingue clairement des droites conservatrice, radicale ou libérale, elle doit proposer une intégration de la spiritualité adaptée à la société contemporaine et à la dynamique de l’ultramodernité. Voici quelques pistes structurantes :
1. Refuser l’instrumentalisation religieuse et le repli identitaire
Contrairement aux droites conservatrices ou radicales qui tendent à instrumentaliser la religion pour justifier l’ordre social, la hiérarchie ou l’identité nationale, la droite moderniste évite toute référence à une révélation divine comme fondement de l’action publique. Elle se garde de toute tentation intégriste ou fondamentaliste, qui s’opposent à la modernité et au pluralisme.
2. Promouvoir une spiritualité ouverte et pluraliste
La droite moderniste reconnaît que la modernité n’a pas effacé le besoin de sens ou la quête spirituelle, mais que celle-ci prend aujourd’hui des formes multiples, souvent individualisées, déconnectées des institutions religieuses traditionnelles.
Elle valorise la spiritualité comme démarche personnelle, source d’éthique et de réflexion, sans la confondre avec la religion institutionnelle ou l’imposer comme norme collective.
3. Articuler spiritualité et modernité
Plutôt que de séparer radicalement la sphère spirituelle de la sphère politique, la droite moderniste encourage un dialogue créatif entre spiritualité et modernité. Cela signifie reconnaître que la spiritualité inspire des valeurs de responsabilité, de dignité, de solidarité et de dépassement de soi, tout en respectant la laïcité et la neutralité de l’État.
Il s’agit d’intégrer la spiritualité comme ressource éthique, non comme dogme politique.
4. Favoriser l’intériorité et la quête de sens
La droite moderniste s’inspire de la tradition de l’intériorité, où la recherche du sens et du bien n’est plus dictée par une autorité extérieure, mais s’intériorise dans la conscience individuelle et collective.
Cette approche valorise l’autonomie morale, la réflexion personnelle et la capacité de chacun à trouver, dans la spiritualité, un moteur pour l’action juste et responsable.
5. Se positionner face à l’ultramodernité
Dans un contexte d’ultramodernité marqué par l’accélération du temps et la pluralisation des références, la droite moderniste propose une spiritualité « holiste » ou « axiale » : une ouverture à la transcendance, à la quête de sens, qui ne s’oppose pas à la modernité mais en accompagne les mutations, en offrant des repères symboliques et éthiques adaptés à la complexité contemporaine.
En synthèse
La « droite moderniste » se différenciera en intégrant la spiritualité comme une ressource éthique, ouverte, pluraliste et compatible avec la modernité, refusant à la fois l’instrumentalisation religieuse, le repli identitaire et la réduction de la spiritualité à la seule sphère privée. Elle proposera un dialogue entre quête de sens individuelle et responsabilité collective, au service d’une société ouverte, responsable et respectueuse de la diversité des convictions.
Cette approche permettra à la droite moderniste de répondre à la demande contemporaine de sens sans tomber dans les travers du passé, et de proposer une alternative crédible et innovante face aux autres courants de droite.

