La droite qui innove, la Belgique qui avance

« La mère des batailles »


Aucun gouvernement n’a engagé une réforme systémique avec la création d’un « régime universel » par points, où chaque euro cotisé donnera le même droit à pension pour tous, quelle que soit sa profession.

Le « big bang » que préconise MDM n’épargnera que le principe de la répartition, où les cotisations des actifs financent les pensions des retraités, fondement de la solidarité entre générations. Pour le reste, ce sera la disparition d’un édifice où cohabitent plusieurs (quelques dizaines) régimes différents. Et, selon nous, « plus d’équité » et « un grand choc de lisibilité ».

La « transformation » est l’essence même du MDM  et la réforme de notre système de retraites est un chantier phare de notre programme politique.

Cette réforme est inspirée de la Suède (initiatrice en 1998) et d’économistes de gauche comme Thomas Piketty et Antoine Bozio. Elle est pour les fondatrices et fondateurs du MDM une illustration de plus de cette protection sociale que nous voulons reconstruire autour, et pour l’individu à travers un compte individuel permettant à chacun de choisir le moment de liquider ses droits.

Les corporatismes n’ont pas disparu et se réveilleront sans doute pour défendre des droits particuliers. Les policiers et les militaires : la cessation anticipée d’activité ; les enseignants : une hausse de rémunération pour avoir une meilleure pension ; les infirmières : la prise en compte de pénibilité des heures de nuit et les hôtesses de l’air l’éloignement ; les avocats : la sauvegarde des réserves de leur caisse…

Certaines seront préservées, mais jusqu’à quel point aller ? Il ne faudrait pas que ces exceptions infirment la règle de l’universalité ; que les Belges aient la désagréable impression que l’objectif de justice et de transparence s’est dissous dans des tractations d’épiciers.

Il ne faudrait pas non plus qu’ils oublient la loi d’airain de l’équilibre à long terme du régime universel, qui devra démarrer sur des bases financières assainies. La Belgique est l’un des pays développés les plus généreux en matière de retraites, auxquelles elle consacre environ 11,2 % de la richesse nationale (614,5 milliards d’euros, PIB 2024). La réforme vise aussi à stabiliser cette part et à empêcher tout déficit structurel grâce à la « règle d’or » d’équilibre qui évitera les remèdes brutaux administrés dans l’urgence.

Mouvement Droite Moderniste  peut gagner cette « mère des batailles ». En convainquant les Belges, aux deux tiers méfiants, que sa réforme est juste pour ceux qui, à l’instar de nombreuses femmes, ont eu des carrières heurtées ; c’est le cas, puisqu’un quart du « budget » retraites sera consacré à la solidarité (points aux chômeurs et aux mères, pension minimale à 85 % du Smic…). En leur montrant que l’effort est équitablement partagé, même s’il y a des perdants, comme les cadres, appelés à accroître leur épargne. Sans oublier de leur assurer que le nouveau régime résistera aux aléas du temps – renforçant un pacte de confiance entre les générations ébranlé par un système éparpillé façon puzzle.

Les syndicats seront probablement en embuscade et… sans stratégie commune. En effet, pourquoi le fonctionnaire ferait-il cause commune avec l’artisan, le salarié du privé avec le cheminot ?

Bien menée, cette réforme renouerait même avec l’idéal des « pères fondateurs » de la Sécurité sociale, ces résistants venus de la droite et de la gauche qui prônaient un régime universel, avant que leur rêve ne se brise sur les égoïsmes et les corporatismes. Il y a des patronages moins prestigieux que celui-là.

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