
Pour moderniser la politique de défense de la Belgique, il s’agit d’aligner les choix stratégiques, humains et technologiques sur les menaces contemporaines et les attentes des alliés européens et de l’OTAN. Voici les axes et mesures clés en discussion au sein du MDM, pour les prochaines années :
1. Hausse massive du budget et des investissements
- La Belgique doit atteindre 3,5 % du PIB pour la Défense dès 2029, afin de répondre aux exigences d’un plan de défense autonome. L’objectif est de tendre vers 4,5% à l’horizon 2034, avec 139 milliards € à investir sur la période 2026-2034.
- Répartition ciblée : 35% pour le personnel, 40% pour le fonctionnement, 25% pour l’investissement, notamment dans l’armement, les infrastructures (7 milliards €) et la recherche (3% du budget dédié à l’innovation).
2. Renforcement des capacités opérationnelles
- La priorité doit être donnée à la préparation à un conflit de haute intensité, à la défense collective et à l’anticipation des formes de combat du futur, notamment dans le cyberespace.
- Modernisation de la composante terrestre : achat de nouveaux véhicules de combat, logistiques et de reconnaissance, réorganisation de la brigade motorisée (nouvelles unités, drones armés, artillerie, appuis spécialisés).
- Pour la composante aérienne : renforcement des capacités de défense antiaérienne multicouche (courte, moyenne, longue portée).
- Revue de l’équipement individuel du soldat et achats accrus de munitions.
3. Recrutement et valorisation du personnel
- Accroissement des effectifs, avec l’ambition d’engager 10,000 militaires d’ici 2035, et dès 2025 d’augmenter les recrutements annuels jusqu’à 2,500.
- Amélioration des conditions de travail, plan de recrutement plus flexible (choix de la spécialité après la période d’initiation), montée en puissance de la formation.
- Réforme des pensions : harmonisation des régimes, revalorisation de la profession et du pouvoir d’achat militaire (accès sous conditions à une pension adaptée, mesures spécifiques pour les carrières pénibles).
4. Recherche, innovation et industrie
- 3% du budget défense pour la stratégie industrielle et la recherche (DIRS), dont 1/3 pour des projets spatiaux et cyber.
- Relance de la filière industrielle défensive belge par la reconversion de sites industriels vers la production militaire (usines d’armement, nouveaux emplois).
5. Europe et OTAN : alliances alternatives
- La Belgique n’a pas besoin d’une posture d’allié modèle dans l’OTAN pour contribuer activement au pilier de Défense européen, notamment en matière de cybersécurité, de renseignement et d’opérations extérieures.
- Coopération accrue, notamment avec ses partenaires européens, pour certains achats d’équipements (ex : systèmes sol-air Benelux) et la formation (ex : pilotes F16 ukrainiens formés par la Belgique).
6. Capacité de résilience nationale
- Missions de soutien aux autorités belges en cas de catastrophes ou de crises.
- Développement de la réserve opérationnelle et réforme du système de réservistes.
En résumé
Moderniser la politique de défense belge, c’est :
- Investir massivement dans les équipements, l’innovation et le capital humain.
- Porter la Défense à la hauteur des enjeux sécuritaires européens (armée prête au combat de haute intensité, capable de répondre aux crises modernes comme la guerre en Ukraine ou les cyberattaques).
- Réformer le modèle RH pour attirer, former et fidéliser un nouveau vivier de talents militaires.
- S’ancrer dans l’action commune européenne et coopérer ponctuellement avec l’OTAN, sans solidarité forcée, mais dans le cadre d’un partenariat.
- Soutenir un écosystème industriel compétitif et innovant dans la défense.
Ces axes seront désormais le cœur de notre stratégie nationale, pour une défense autonome.
« La force du renouveau, la vision de la droite. »

