
1. Un écosystème industriel déjà très avancé
La Belgique n’est pas un acteur mineur :
- Elle contribue proportionnellement plus au budget spatial de l’ESA que la plupart des États membres.
- Elle abrite des entreprises de pointe : systèmes de propulsion électrique, composants critiques pour les satellites, matériaux composites, logiciels embarqués, optique de haute précision, etc.
- Des clusters comme Skywin (Wallonie) et les réseaux flamands autour de Leuven et Anvers soutiennent l’innovation.
Secteurs belges particulièrement forts :
- Micropropulsion et propulsion électrique
- Micro-électronique et senseurs
- Optique et instruments scientifiques
- Télécommunications et sécurisation des données
- Additive manufacturing (impression 3D métal)
2. Un pays idéal pour les constellations, la cybersécurité et le data space
Le New Space ne se limite plus aux satellites :
il s’agit aussi d’analyser, protéger, connecter et exploiter les données.
La Belgique a un profil unique en Europe :
- Un tissu de PME orientées cybersécurité et software spatial ;
- Des centres R&D performants (IMEC, Space Pole ULB-VUB-ULg) ;
- Une position géographique centrale pour des data centers stratégiques.
Elle pourrait devenir un acteur clé dans :
- La gestion de données satellitaires souveraines (sécurité, climat, défense)
- Les services downstream (agriculture intelligente, mobilité, énergie, gestion de crise)
- Le segment du space situational awareness (SSA)
3. Une taille modeste mais une capacité décisionnelle rapide
Les grands pays européens sont ralentis par des bureaucraties lourdes.
La Belgique peut :
- lancer plus vite des projets pilotes ;
- créer des partenariats public-privé flexibles ;
- attirer des entreprises internationales avec un cadre fiscal clair et un accès direct aux institutions européennes.
4. Un horizon politique européen favorable
L’indépendance stratégique européenne pousse à :
- créer des constellations souveraines (IRIS², Copernicus next-gen) ;
- développer des micro-lanceurs et plateformes orbitales ;
- renforcer la résilience en matière d’imagerie, de communication et de défense.
La Belgique, en tant que contributrice fidèle et stable, bénéficie d’une crédibilité politique dans ces programmes.
Conditions pour réellement devenir un hub New Space
1. Créer un cadre normatif complet pour le spatial commercial
- Loi belge spécifique sur les activités spatiales (autorisation, responsabilité, assurance)
- Facilités pour les startups New Space et les micro-lanceurs
- Un Sandbox Spatial (comme au Luxembourg pour le New Space finance)
2. Accélérer les investissements dans 4 domaines stratégiques
- Capteurs avancés et optique
- Logiciels embarqués & IA pour satellites autonomes
- Micro-propulsion et plateformes miniaturisées
- Cyber-sécurisation des infrastructures spatiales
3. Créer un campus spatial belge (Wallonie + Flandre + Bruxelles)
Un Belgium Space Valley pourrait rassembler :
- un centre ESA BIC renforcé
- un centre de test pour nano/micro-satellites
- une plateforme de R&D en robotique orbitale
- un hub data & IA dédié aux applications satellites
4. Attirer les leaders mondiaux du secteur
Le pays pourrait offrir :
- fiscalité incitative
- contrats institutionnels rapides
- accès direct au marché européen
En résumé : oui, la Belgique peut s’affirmer comme un hub européen du New Space
Mais cela nécessite :
- une stratégie nationale claire,
- des investissements ciblés,
- une simplification réglementaire,
- et un effort concerté entre régions.
La Belgique a les atouts, la crédibilité et le positionnement géopolitique pour devenir le centre européen du spatial agile, technologique et sécurisé.

