La droite qui innove, la Belgique qui avance

Trois innovations destinées à rembourser notre dette et à améliorer l’efficacité de nos politiques publiques


Admettons que le gouvernement fédéral et nos gouvernements régionaux réussissent à bâtir et à faire voter un budget 2026 sérieux et crédible (en réalité l’exercice virera au cauchemar vu le dérapage des comptes de l’État en 2025, dérapage constant depuis l’époque du Covid en 2020).

Le répit serait en réalité de courte durée, car le mal est profond. La rigueur budgétaire par coupes dans les dépenses ou par prélèvements dits « exceptionnels », sans changer le fonctionnement de la sphère publique, ne suffit pas à réduire les déficits et la dette à long terme.

L’un des principaux défis pour notre Royaume consiste donc à rendre son secteur public plus productif, c.à.d. à faire en sorte que la quantité et la qualité de ses services, et donc sa contribution à l’économie, progresse plus vite que son coût.

La Nouvelle-Zélande, le Chili, le Royaume-Uni, le Portugal, le Canada ont réussi à relever un défi similaire ces trente dernières années. Le cas particulier du Québec est instructif et inspirant. Cette province dispose d’une large autonomie financière. Sa loi budgétaire l’oblige à viser un équilibre structurel – la cible actuelle pour retrouver l’équilibre est la fin de cette décennie. Ses politiques publiques font l’objet d’objectifs précis, les responsabilités des agents sont définies et les résultats mesurés, la satisfaction des contribuables est quantifiée, les fonctionnaires sont autonomes et évalués.

 Autant de réflexes qui font défaut en Belgique. Notre sphère publique est atrophiée (outrancièrement développée), notre État est le plus protecteur au monde, les prélèvements obligatoires sont particulièrement lourds. La contrepartie devrait être que chaque euro dépensé fasse l’objet d’un traçage et d’une surveillance.

Le Québec a un autre dispositif dont pourrait s’inspirer notre Royaume : le « Fonds des générations », créé en 2006. Il est affecté au remboursement de la dette. Alimenté par des taxes sur l’énergie, par une partie des surplus budgétaires quand il y en a et par le rendement de ses propres investissements, il donne l’assurance au Québec et à ses créanciers qu’il existe un mécanisme sanctuarisé qui rembourse la dette et allège la charge financière future.

En Belgique, il existe bien l’un ou l’autre mécanisme d’amortissement de la dette sociale poursuivant le même objectif. Mais ces mécanismes sont alimentés par des prélèvements sociaux et par l’emprunt.

À l’inverse, le Fonds des générations  du Québec est pérenne et assure en grande partie son développement par la rentabilité de ses investissements. La création d’un tel fonds en Belgique permettrait de contraindre notre politique budgétaire avec le souci du remboursement de la dette, et de rassurer nos créanciers.

Une troisième innovation particulièrement bien utile à la Belgique fédérale et à ses trois régions est la création d’un poste de « Vérificateur général des finances publiques », avec un accent placé sur la pédagogie et la transparence, là où les rapports de la Cour des comptes sont longs et procèdent d’une logique comptable et juridique.

Le vérificateur belge pourrait être chargé, sur demande du Parlement et des citoyens, d’auditer les comptes publics et les politiques qui engagent de l’argent public et ce, à n’importe quel moment. Cette innovation améliorerait l’efficacité de nos politiques publiques, leur transparence et la reddition des comptes.

Au MDM, nous pensons que ces trois dispositifs innovants pourraient même faire consensus.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by MonsterInsights