
Le système électoral mixte présente plusieurs avantages pour la Belgique, notamment en combinant les bénéfices du scrutin proportionnel et du scrutin majoritaire pour améliorer la stabilité politique, la représentation locale, et la fidélité parlementaire au vote des citoyens.
Prenons exemple sur le modèle allemand qui donne deux voix à l’électeur: une pour un candidat local (majoritaire) et une pour une liste de parti (proportionnelle). Les sièges sont d’abord attribués aux vainqueurs locaux, puis complétés via la proportionnelle pour garantir un reflet fidèle des équilibres partisans du pays.
Ce «proportionnel compensatoire» évite qu’un parti rafle la majorité sur la base de victoires locales isolées, tout en assurant une présence locale forte pour les députés.
Principaux avantages
- Représentation fidèle et stabilité : Le système mixte permet de maintenir une représentation proportionnelle des partis tout en favorisant la stabilité des gouvernements grâce à la personnalisation de la campagne et à une limitation de la fragmentation des sièges.
- Double vote et lien local : Les électeurs disposent de deux voix, une pour un candidat local (scrutin majoritaire) et une pour un parti (scrutin proportionnel). Cela renforce le lien entre les élus et leurs territoires tout en assurant que les partis minoritaires ne soient pas écrasés par la seule logique majoritaire.
- Compensation des distorsions : Lorsque la partie proportionnelle sert à compenser les écarts du scrutin majoritaire, le système garantit que la répartition des sièges reste équitable et fidèle aux résultats du vote national, tout en gardant une dimension locale forte.
- Diversité politique et efficacité : Le système mixte conserve une diversité politique, évite l’excès de fragmentation et encourage l’efficacité législative et exécutive, ce qui est particulièrement utile dans un contexte belge caractérisé par la pluralité des partis et des communautés.
Application et distinctions
- Quelques pays (Allemagne, Nouvelle-Zélande) appliquent le “système mixte avec compensation” qui assure une proportionnalité respectée tout en favorisant la représentation locale forte.
- Des variantes existent selon les modalités de calcul des sièges, mais la correction des distorsions du scrutin majoritaire demeure le principe clé du système mixte que le MDM recommande pour la Belgique.
Application à Bruxelles
Le modèle allemand pourrait s’appliquer à Bruxelles en introduisant un scrutin mixte, où les électeurs disposeraient de deux voix : une pour élire un candidat local dans une circonscription (scrutin majoritaire uninominal), et une pour une liste de parti régional (scrutin proportionnel). Ce système viserait à offrir à la fois une représentation locale forte et une répartition plus proportionnelle des sièges entre partis, tout en limitant la fragmentation et en facilitant la formation de gouvernements stables.
Mise en œuvre concrète à Bruxelles
- Circonscriptions locales : Bruxelles serait découpée en plusieurs circonscriptions, chacune élisant un représentant au scrutin majoritaire, renforçant le lien territorial et la personnalisation du vote.
- Liste régionale : Les partis présenteraient aussi des listes régionales, et la répartition finale des sièges serait ajustée en fonction du total des voix obtenues par chaque parti au niveau régional, assurant la proportionnalité globale.
- Compensation : Si un parti est sous-représenté après les résultats majoritaires, il obtient des « sièges compensatoires » grâce à la proportionnelle, comme en Allemagne.
Adaptation au contexte bruxellois
- La dualité linguistique et la règle de parité seraient maintenues par l’obligation d’alterner hommes et femmes sur les listes et de respecter les deux groupes linguistiques dans chaque circonscription et sur les listes régionales.
- Pour éviter la multiplication des petits partis, un seuil électoral (par exemple 3% ou 5%) pourrait être établi, comme dans le modèle allemand, afin de garantir une certaine stabilité parlementaire.
Enjeux et bénéfices
Ce modèle diminuerait la fragmentation politique et permettrait la constitution de majorités plus cohérentes tout en maintenant la diversité propre à Bruxelles. Il favoriserait aussi la proximité des élus avec les citoyens et rendrait le vote plus personnalisable, tout en garantissant que chaque voix contribue réellement à la composition du Parlement bruxellois.
En résumé, le système électoral mixte représenterait une option équilibrée pour la Belgique, permettant de lutter contre la paralysie gouvernementale tout en maintenant la pluralité et le lien territorial des élus.

